Si Antonio Vivaldi est le compositeur de concertos le plus célèbre de l’histoire, notamment pour ses 4 concertos pour violons dits Quatre Saisons, on aurait tort de croire l’inspiration du vénitien limitée à cette forme d’écriture. Celui qui fut ordonné prêtre à 25 ans a composé, pour l’Ospedale della Pietà, son principal employeur, un corpus d’oeuvres religieuses d’une immense valeur, avant de devenir l’un des compositeurs d’opéra les plus prolifiques de son époque.
Vivaldi livre dans son Nisi Dominus un sommet de couleurs et d’affects sans aucun artifice, laissant la voix grave féminine distiller des instants suspendus. La brève et saisissante Sinfonia du Saint-Sépulcre, introduisant un des arias d’opéra, montre un aspect de l’écriture de Vivaldi plus rigoureux par les entrées fuguées du second mouvement.
Les opéras de Vivaldi, s’ils sont souvent des pastiches empruntant des airs à ses contemporains, regorgent de trésors mélodiques et expressifs, dont les meilleures pages sont destinées à la voix grave féminine, souvent écrites pour sa muse – ou compagne – Anna Girò.