Ce qui a attiré Bach à Lübeck, la destination de son seul voyage important – avant celui, sur le tard, de Potsdam auprès de Frédéric II – c’est la personnalité passionnante de Dietrich Buxtehude. C’est aussi une ville ouverte par-delà la mer Baltique, sur les pays scandinaves, la Hollande, l’Angleterre, une ville florissante cultivant les arts et qui faisait de son église principale, Sainte Marie, l’un des rendez-vous musicaux les plus recherchés du nord de l’Europe. S’y déroulaient les concerts réguliers nommés Abendmusiken où l’on donnait cantates, oratorios et œuvres instrumentales de Buxtehude et de ses prédécesseurs et contemporains allemands, parmi lesquels Franz Tunder, Samuel Capricornus, Johann Rosenmüller, qui partagent leur admiration de l’art italien : aussi bien de l’art expressif de l’oratorio de Carissimi comme des fastes de la polychoralité vénitienne.
Ce programme, en format léger, est marqué par la variété des atmosphèresè : tour à tour laudative, méditative, plaintive et jubilatoire, comme par la variété des compositeurs, divers bien qu’apparentés, et qui, tous, participent à la constellation des modèles de Buxtehude comme, par-delà le maître de Lübeck, de J.S. Bach. Les œuvres instrumentales servent d’écrin, de respiration et de réplique contrastant avec les pièces vocales, toutes de styles variés.